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Processionnaire du pin

Thaumetopoea pityocampa

Deux adultes mâles

La Processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) est une espèce de lépidoptères (papillons) de la famille des Notodontidae, surtout connue pour ses chenilles. Nommées d'après leur mode de déplacement en file indienne, celles-ci se nourrissent des aiguilles de diverses espèces de pins, provoquant un affaiblissement important des arbres et des allergies chez certaines personnes exposées aux soies des chenilles.

Description

Ligne de chenilles processionnaires.

Chenilles_processionnaire_ligne.jpg

L'insecte adulte est un papillon de 35 à 40 mm d'envergure, aux antennes pectinées. Les ailes antérieures sont grises, avec deux bandes foncées parallèles chez le mâle, les postérieures blanches marquées d'une tache sombre à l'extrémité postérieure.

La larve est une chenille de quelques millimètres (stade L1) à 40 mm de long (stade 4 ou 5), brune noirâtre avec des taches rougeâtres sur le dessus et les flancs. Sa face ventrale est jaune. Le corps est fortement velu et couvert de soies urticantes et allergisantes. Les chenilles marchent en procession et construisent des cocons de soies dans certains arbres résineux.

Biologie / Cycle de développement

Nid de processionnaires à Sète

Les papillons, qui éclosent durant l'été, entre juin et septembre selon le climat, pondent leurs œufs déposés en rangées parallèles par paquets de 150 à 2203 sur les rameaux ou les aiguilles de diverses espèces de pin mais aussi sur les sapins et cèdres en second choix. L'éclosion a lieu cinq à six semaines après la ponte. Le nid entretient un microclimat favorable aux individus de cette espèce4.

L'éclosion donne naissance à des larves (chenilles) qui muent cinq fois ce qui leur permettra de grandir de quelques millimètres à 4 centimètres. Ces étapes ont lieu dans des nids lâches en été, puis, à partir de la quatrième mue, dans des nids d'hiver tissés de plus en plus denses. Le nid d'hiver est construit dès les premiers froids de novembre pour protéger les chenilles qui en sortent pour se nourrir quand il fait plus chaud. Il se situe dans les endroits bien exposés des arbres comme à la cime ou à l'extrémité des branches.

La vitesse de croissance des larves dépend de la température (et donc de l'altitude et de la latitude). Dès leur éclosion, les chenilles commencent à dévorer les aiguilles de pin et se mettent à tisser des nids de soie dans lesquels elles restent cachées pour s'alimenter. Lorsqu'elles changent de nid, elles se déplacent en « procession ». La cohésion de la file en déplacement est assurée par le contact direct entre les chenilles.

Au printemps (mars-avril), toutes les chenilles d'un même cocon quittent leur nid, toujours en procession, pour s'enfouir dans le sol. Chacune des chenilles va tisser un cocon avant de se transformer en chrysalide.

Au bout de plusieurs mois, les chenilles se métamorphosent en papillons adultes qui sortent de terre et s'envolent. Le cycle recommence par l'accouplement de la femelle et du mâle. Ce dernier meurt un ou deux jours après, alors que la femelle s'envole vers la branche d'un arbre résineux pour pondre jusqu'à 220 œufs avant de mourir à son tour. Les petites chenilles émergent 30 à 45 jours après la ponte.

Dégâts

Les chenilles se nourrissent des aiguilles des pins qui conduit à un affaiblissement important des arbres pouvant ouvrir la voie à d'autres ravageurs et parasites.
Les espèces attaquées sont le pin parasol, le pin d'Alep, le pin maritime, le pin noir d'Autriche, le pin blanc, le pin laricio et le pin sylvestre. Le cèdre de l'Himalaya est également parasité.

Un animal dangereux

Par rapport à d'autres déprédateurs, la chenille n'est que peu dangereuse pour l'arbre qui ne va généralement que diminuer ses cernes de croissances6, par contre elle est source de problèmes pour l'homme et probablement divers animaux.

En effet ces chenilles, comme celles de quelques autres espèces de lépidoptères7, possèdent (chez cette espèce uniquement au troisième stade larvaire, un mois et demi après l'éclosion) sur la face dorsale un « appareil urticant »8 composé de « micropoils » qui sont projetés en l’air lorsque la chenille se sent menacée9. Cet appareil est formé de petites poches parfois dénommées « miroirs » qui contiennent un très grand nombre de minuscules dards (micropoils) empoisonnés ; leur caractère fortement urticant est dû au fait que le poil en se cassant dans l'organisme y libère une toxine (thaumétopoéine, de PM 28000 daltons, une protéine urticante, produite par une glande spécialisée11 au cours de son développement larvaire12 qui peut provoquer d'importantes réactions allergiques (mains, cou, visage) mais aussi des troubles oculaires ou respiratoires). Les atteintes à l'œil peuvent

avoir d'importantes conséquences si les poils ne sont pas rapidement enlevés. Il est dangereux de manipuler un nid même vide.
Le danger est aussi important pour les animaux de compagnie : un chien atteint à la langue (qu'il peut avoir utilisée pour lécher les démangeaisons sur son corps) s'il n'est pas soigné rapidement par des fortes doses de cortisone, risque alors la nécrose de la langue. Il ne pourra donc plus se nourrir. Il est important de rincer la langue et la bouche du chien avec de l'eau propre, sans frotter, ce qui briserait les poils urticants de la chenille et qui libérerait ainsi plus de toxines, aggravant l'état de l'animal.

Répartition en France et habitats

Nid de chenilles processionnaires du pin (France).

Thaumetopoea pityocampa est présent dans une grande partie de la France métropolitaine, où il ne manque que dans le Nord-Est du pays et dans une partie du Massif central14.
L'espèce étend son aire de répartition vers le nord-est depuis les années soixante15. Cette progression est suivie par l'équipe de modélisation de l'INRA d'Orléans (URZF).

Pour disposer de données à l'échelle communale et pour évaluer les besoins des gestionnaires d'espaces verts et pour produire des préconisations plus pertinentes en matière de lutte, une enquête élaborée par Plante et Cité et l’INRA avec l’Association des Maires de France (AMF) a été lancée en 2009 auprès de toutes les communes de France. Le technicien responsable ou l'élu chargé des espaces verts ont été invités à compléter un questionnaire en ligne sur Internet du 11 mai au 11 juin 2009.

En 2010, la chenille progresse vers le nord et notamment en Île-de-France, probablement en raison du réchauffement climatique17 et de l'activité commerciale du bois dont le transport pourrait favoriser sa dispersion.
Les gros noyaux de populations sont situés dans les forêts de pins, mais des nids sont observés le long des alignements de pins le long des routes et dans l'openfield (ex dans la Beauce) là où des petits boisements de pins épars sont présents, même en l'absence de haie, ce qui montre une bonne capacité

de ce papillon à coloniser de nouveaux habitats (jusqu'à 5 à 6 km de son lieu de naissance en milieu ouvert, alors qu'ils se reproduit plutôt sur place en forêt).
La chrysalide (enterrée) peut en outre aussi être véhiculée par les transports de terre . Le réchauffement semble favoriser la remontée de l'espèce vers le nord.

Ennemis naturels et moyens de lutte

« Écopiège » à chenille processionnaire.

Ennemis naturels

Chaque stade de vie de ce papillon a son cortège d'ennemis naturels , c'est- à-dire aux stades œuf, chenille, chrysalides et papillons. Ces ennemis naturels sont des champignons, des virus, des bactéries, des insectes prédateurs ou hyperparasite, quelques oiseaux, des rongeurs...

Des études sur la prédation par les mésanges, le coucou ou la huppe fasciée20 sont conduites par l'INRA (Paca et Bordeaux). Une expérience réalisée en Belgique au début des années 1950 a démontré que l'installation massive de nichoirs à mésanges (un nichoir tous les 30 m) était parvenue à contrôler localement les chenilles processionnaires du chêne dans un massif boisé d'une dizaine d'hectares. Il a également été montré dans le sud-ouest de la France (Landes) que certaines espèces de chauves-souris chassent les

papillons adultes et pourraient agir comme régulatrices des populations de processionnaires.

Stratégie de régulation ou de protection

Un document de synthèse intitulé Les clés pour lutter contre la processionnaire du pin22 élaboré par Anne-Sophie Brinquin et Jean-Claude Martin de l'INRA résume parfaitement toutes les stratégies à mettre en place pour réguler écologiquement cet insecte. Ce document est mis à jour en direct à chaque fois qu'une nouvelle stratégie est mise au point..

Pour les petites surfaces :

Lutte mécanique dite « échenillage » : pour les surfaces réduites (parcs

et jardins), elle consiste à enlever et à détruire à la main ou à l'aide d'outils (échenilloir) les pontes et les nids. Les nids sont généralement incinérés, en évitant tout contact direct avec les poils urticants des chenilles. Un chalumeau est parfois utilisé pour brûler les nids.

Piégeage des chenilles : un piège appelé « écopiège », constitué d'une gouttière reliée à un sac, peut être installé pour intercepter les chenilles lorsqu'elles descendent de l'arbre. La suppression par incinération des insectes capturés doit s'effectuer un mois après leur descente, lorsqu'elles sont au stade de chrysalides23. Chaque piège n'est efficace que pour un arbre18.

Piégeage des papillons mâles : un piège à base de phéromones sexuelles de synthèse (imitant les molécules libérées par les papillons femelles pour attirer les partenaires), suspendu dans les pins, attire dès le début du vol les papillons mâles (généralement de mi-mai en climat océanique à mi-juillet en climat bord-méditerranée) et jusqu'à la fin du vol (fin octobre pour plus de sécurité). Le piégeage de masse serait efficace à condition que le nombre de pièges soit suffisant pour la surface où ils sont disposés. Attention, toutes les phéromones ne sont pas aussi performantes et tous les pièges n'ont pas les mêmes capacités de capture.

Traitement chimique par pulvérisation aérienne d'insecticides, avec le défaut d'affecter d'autres espèces, voire des espèces prédatrices naturelles de la processionnaire du pin puisque ce traitement n'est pas sélectif.

Lutte biologique : la méthode la plus utilisée est la pulvérisation de biotoxines (produites par une bactérie, le Bacillus thuringiensis var. kurstaki), sur les aiguilles des pins, ce qui est efficace contre les chenilles de lépidoptères. L'ingestion de ces toxines provoque la mort des larves par intoxication. Les spécialités commerciales homologuées en France ont une faible persistance et une très bonne efficacité sur les stades âgés. L'utilisation en fin d'automne permet ainsi une bonne protection contre ce ravageur des forêts.

Régulation biologique Des expériences ont montré que l'odeur du bouleau a un effet répulsif sur la processionnaire.

La pose de nichoirs à mésange facilite la nidification des mésanges et favorise la prédation de la processionnaire du pin [archive]. Déjà démontrée sur d'autres espèces, la lutte biologique (réussie en Belgique au milieu du xxe siècle par les Réserves Ornithologiques de Belgique), serait le placement massif de nichoirs à mésanges (environ 1 nichoir tous les 30 m). En France entre 6 et 20 nichoirs/ha ont été testés sur plusieurs sites expérimentaux (forêt domaniale du Mont Ventoux, Réserve Naturelle de la Sainte Victoire, Parc Départemental de la Brague- 06) par l'INRA avec les partenaires gestionnaires. L'étude a montré une régulation biologique contre la processionnaire du pin sans autre mode de gestion, selon Jean-Claude Martin [] de l'INRA.

Les biologistes cherchent à isoler chez des chenilles, vivantes ou mortes, des bactéries pathogènes spécifiquement pour cette espèce



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